Au seuil de moi-même
Je m’interroge, et je prie.
Dans cet éclairage qui perd de son intensité, je me tiens au seuil de moi-même, et reconnais mes peurs comme des gardiennes anciennes venues me rappeler la force cachée, nichées au sein de mes frissons.
De quoi ai-je vraiment peur ?
Peur de mes chimères ?
Je prie pour le courage de continuer à m’ouvrir à cette vie qui est la mienne, de déposer les armures, de marcher nue dans l’inconnu avec le cœur en offrande.
Peur de ressentir ?
Je prie pour la force d’accueillir les secousses du chemin et de laisser les tremblements me traverser sans me briser.
Peur de ne pas avoir suffisamment de résistance ?
Je bénis ce corps vieillissant, ce corps qui a terrassé jadis le dragon de feu, ce corps qui respire encore malgré les flammes traversées.
Peur que mes élans ne comblent pas, que mes silences blessent ?
Je prie pour la tendresse de me sentir suffisante, aimée dans mes silences, présente dans mes absences, utiles dans ma simple existence.
Peur de me souvenir ?
Je prie pour la grâce de reprendre ma place dans le temple sacré, de franchir ses portes sans trembler, d’écouter la vibration ancienne qui m’appelle, de me souvenir sans craintes de ce que j’ai fui, de ce que je suis.
Au seuil de moi-même,
je prie pour que la lumière me guide.
Pour que l’ombre m’enseigne,
Pour que le souffle me porte vers la vérité de mon être.
Monique B S E