MON BEAU PERE

MON BEAU PERE

Le 21 Avril 2014

MON BEAU-PERE  – « Tes père et mère honoreras » du 4eme commandement de Dieu.

Les deux bras du grand portail noir aux pointes fièrement dressées vers le ciel azur s’ouvrit, une Opel bleu foncé s’engagea sans bruit dans la grande allée sablonneuse de la maison, et se gara à l’ombre des petits chênes-liège. La pendule de la cuisine affichait 8 heures 30, en robe de chambre et assise devant un solide petit déjeuner à la française, ma tasse de café brulant à la main, j’observais discrètement la scène à travers les vitres de la porte fenêtre. Dans quelques jours il fêtera ses 83 ans, oublié sans doute des filles de la Grande nuit qui filent la destinée humaine, il demeure immuable. Je suis heureuse de voir sa fille le serrer avec amour dans ses bras en s’exclamant :« Mon petit papa chéri, je t’aime », parce qu’on dirait même que la vieillesse sublime son personnage. Ce bon père de famille, aux yeux couleur de son ile natale, la peau séchée par les expositions répétées aux vents et à l’intrusion dans les terres des embruns marins salés, les mains lourdes d’histoire, l’esprit anxieux, encore occupé à sa survie pendant ces jours sombres où, pour fuir la misère, il fut attiré par un baiser de feu, exposant à la fois son courage et la ferveur de sa jeunesse dans les rizières de la souffrance, marche, le front haut avec entrain en direction du jardin. Je sens qu’aujourd’hui, il veille en patriarche sur notre équilibre, c’est sa raison d’être, nul besoin pour lui de blason ni même de décoration éblouissante, le sourire épinglé sur son âme, de celle avec qui il partage sa vie depuis 60 ans, lui suffit.

Je m’active et cours vers la salle de bain pour enfiler à la hâte mes vêtements, il ne me reste que quelques minutes avant que le téléphone ne m’accapare complètement, j’en profite pour descendre le rejoindre et, le regarder cultiver les herbes aromatiques, les courgettes, les fèves, les concombres, je le soupçonne presque avec son impatience naturelle, de tirer sur les fanes des radis lorsqu’il estime qu’ils ne poussent pas assez vite.

-Bonjour Paul

L’Homme s’avance vers moi le regard rieur.

-Oh Monique ! bien dormi ?

S’appuyant sur ses années, nous échangeons quelques mots. Cette courte escapade du matin me fait penser à celle de mon enfance lorsque je rejoignais mon père dans son jardin. L’atmosphère n’est plus la même et le passé à fondu toutefois, cette immersion me permet de comprendre combien ces gestes familiers me manquaient, par ailleurs, je constate que son fils a envie de partager et de préserver plus que d’ordinaire ces relations père-fils qui les lient et, ce constant intérêt que rien ne saurait désormais entraver. Peut-être même a-t-il peur de ne pas les vivre assez intensément.

Comme le souligne Balzac « donner toujours, c’est ce qui fait qu’on est père. » c’est pourquoi je tenais à vous présenter mon beau-père car sa présence est une providence.

-Oh Monique, a dumane.

MONIQUE B.

2 commentaires

  1. Marco dit :

    Que de belles lignes pour présenter ton père, Monique.

    Une âme sincère et pleine de force ayant affronter les tempêtes et celles de la vie…

    Profite bien ton papa tout le temps que tu pourras aussi longtemps qu’il le peux.

    Tu as eu la chance d’avoir entre vous un « lien » réel et sincère qui en parti

    t’as permis de te construire au file des années et donner ce que tu es

    devenue comme personne aussi singulière, sincère, honnête, d’amour, de

    cœur pour nous transmettre à ta façon, ce que bien souvent nous

    manquons des morceaux, des exquises des fibres maternel, paternel et de la

    fratrie selon les familles …

    Tu t’efforce au mieux que tu peux de retrouver de petites graines,

    voir, la ou les meilleures sélections qui sont en nous,

    pour nous les replanter,

    nous réapprendre à les préparer pour mieux encaisser les saisons des heures,

    des journées, des mois, des périodes …

    Une main verte et spirituelle vient caresser les racines de nos entrailles et

    de notre mentale.

    Pour rassurer et conseiller à nous cultiver sur nous même et mieux se

    connaître afin de faire germer ce que l’on attend, quoi que ce soit.

    Enfin sortir de terre pour finalement pousser petit à petit et grandir vers

    notre propre nature, aussi riche, dense avec autant de variété, de vérité,

    d’humanité et de spiritualité.

    Biz et à bientôt Monique.

  2. JACQUES dit :

    Bonjour Monique,

    De retour après ces quelques jours très chargés…….
    Un petit – _fils de 4 ans très observateur et curieux …cela use bien un papy……
    Mais quelle joie de l’avoir avec nous…….
    Je profites de sa sieste pour venir sur ton site……
    J’ai lu ce texte qui m’a beaucoup plu…..un Beau – père qui à l’air très sympathique…..
    Heureusement ce genre de personne existe encore…..
    C’est réconfortant…..
    J’attends la suite avec impatience…..

    Bisous de nous deux ….

    Jacques

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