LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER

LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER

LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER

Octobre 1955

Dans la pénombre grise, la vieille traction s’immobilisa devant les grilles d’une somptueuse demeure. Une jeune femme aux longues jambes fuselées sortit de l’arrière du véhicule, le front plissé par la nausée et la douleur qui s’amplifiait. La jupe de son tailleur beige compressait sa taille et son ventre qui s’arrondissait depuis quelques semaines, l’empêchant de savourer ce moment magique, l’aboutissement d’une dure bataille menée avec l’ardeur d’une lionne. Par pudeur, Antoinette n’avait pas osé demander au conducteur de s’arrêter quelques minutes durant ce long trajet pour soulager un besoin naturel de plus, son mari était trop absorbé à tenir la conversation au chauffeur pour noyer sa nervosité et, pour la première fois depuis leur mariage il avait négligé celle qu’il aimait.

L’homme était sorti le premier et s’était adossé à la carrosserie  inhalant tranquillement la première bouffée d’une de ses dernières gauloises

Au bord de l’effondrement Antoinette s’écria :

-Henri je n’en peux plus de me retenir, je crois que je vais avoir un malaise !

Henri était très amoureux et malgré tout sensible à son bien-être, il lâcha immédiatement sa cigarette qui roula sur la terre fraichement humide et s’empressa de venir en aide à sa jeune épouse.

-Pardonne-moi chérie !, j’aperçois un petit coin discret sur le côté de la propriété, viens, appuie toi sur mon bras.

Pour se faire pardonner, les grands yeux bruns foncés d’Henri savaient prendre la pause « Cocker »ce qui ne manquait pas de charme et faisait littéralement craquer la jeune femme qui oubliait  très vite sa rancune. Ils avaient quittés Cap d’Ail et la villa, avant le lever du soleil, leurs affaires personnelles étaient rassemblées dans deux grandes valises qu’ils avaient pris soin de charger la veille, dans le coffre étroit de la vielle traction noire en se résignant à laisser leurs meubles, une salle à manger fait sur mesure par un ébéniste italien et une chambre à coucher composée d’une grande armoire de style normand, rappelant leurs racines normandes et quelques babioles, toute leur fortune était entassée dans le garde meuble qu’ils avaient payé à l’avance avec leurs derniers deniers, en espérant pouvoir les récupérer au plus tôt.

-Tu vas mieux ma chérie ?

Le sourire de la jeune femme rassura Henri, il avait beau avoir un corps robuste il n’en était pas moins vulnérable et devant le visage angélique d’Antoinette il redevenait un petit garçon.

-Tu as besoin de reprendre des forces, il reste un sandwich et, tu as largement le temps de te restaurer avant notre entrevue avec le général

-Non merci chéri, je ne peux rien avaler pour le moment, quelques gorgées d’eau me suffiront, j’ai hâte de visiter notre nouvelle maison. Crois-tu que c’est celle que l’on aperçoit près des grille noires, elle est grande avec un étage et un petit jardin, elle serait parfaite pour notre bébé. Dit-elle en caressant son ventre.

Leur chauffeur et amis, ne pouvait pas s’attarder plus longtemps, son voyage n’était pas terminé, il remontait dans le nord pour rejoindre sa famille et s’était gentiment proposé de faire un crochet dans l’Oise leur évitant des frais inutiles. Il leur donna congé, regagna son véhicule et disparut dans la grisaille du paysage d’automne. Antoinette et Henri se retrouvèrent bientôt seuls avec leurs valises sur le seuil d’une porte qui allait changer leur vie…

 

La pensée du jour

Lundi, acceptons la nouveauté sous toutes ses formes.

Mardi, si nous pouvons obtenir ce que nous voulons des autres n’en restons pas moins modeste

Mercredi, laissons-nous aller dans ce besoin d’intimité et de plaisir.

Jeudi, n’ayons pas peur de donner de soi-même aujourd’hui.

Vendredi, c’est bon de savoir que les autres suivent nos idées.

Samedi, pour éviter la nostalgie sortons, bougeons !

Dimanche, certaines collaborations peuvent se révéler très précieuses.

Lundi 24, essayons la voie du milieu, la voie du détachement, pour aborder cette nouvelle semaine

Bonne semaine. Monique b.

Bon anniversaire Marco ! Je te souhaite une très belle « quarantaine  » enrichie de ta Sagesse.

2 commentaires

  1. Marco dit :

    Bonsoir Monique,

    Et merci, merci beaucoup pour mon anniv. !!! … ça me touche sincèrement,

    un petit mot plein de sens dont je le garde aussi en mémoire, au file des

    jours et des semaines.

    Merci aussi pour la pensée du jours … car comme tout le temps cela reste « pile » dans les évènements ou situations qui se déroulent, apparaissent durant la semaine.

    A bientôt Monique, et bon courage, la rentrée est belle et bien fête, il y a plus qu’a tenir le rythme pendant plusieurs mois … Biz

  2. Jacques dit :

    Quelle belle histoire……Ce couple qui redémarre une vie nouvelle…..
    pleine d’amour et de tendresse…….
    Une jolie leçon de vie à prendre……

    Bisous de nous deux……

    Jacques et Peggy

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