LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER

LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER

Samedi 12 octobre 2013,

LA PETITE FILLE ET LE JARDINIER (suite).

 

L’homme à la poitrine large se tenait majestueusement sur le haut du perron, ses yeux perçants souriaient dans son visage hâlé, d’une voix grave et agréable il s’adressa à Firmin en lui tendant un trousseau de clé.

-Firmin, conduisez Henri et Antoinette à leur logement.

Firmin se découvrit la tête et s’approcha.

-Bien Monsieur.

Puis, le visage serein du général se tourna vers Henri et Antoinette,

Henri, Je viendrais vous chercher à 8 heures pour m’accompagner durant ma promenade matinale, nous emprunterons l’allée de marronniers qui borde la propriété, elle offre une vue imprenable sur le parc. Sachez Henri, que je compte sur vos compétences pour élaborer son aménagement, la comtesse m’a fait beaucoup d’éloges sur l’énorme travail que vous avez accompli en créant son jardin exotique au Cap Dail, il parait que c’est une pièce unique !, une véritable merveille.

-Antoinette de grâce, remettez moi de l’ordre dans cette vieille bâtisse qui a besoin d’un coup de fraîcheur. Ma femme est à Londres  avec sa fille pour quelques jours dès son retour, elle s’entretiendra avec vous pour les heures de ménages, et votre présence en cuisine, qui devient indispensable. J’espère que vous ne verrez aucun inconvénient à vous occuper de notre chien qui se fait vieux, mais ne vous y trompez pas, malgré son air passif c’est un excellent chien de garde.

Henri voyait bien que le général détaillait Antoinette, assailli par la colère, il s’avança pour le saluer et mettre en terme à cette première entrevue.

Merci, à demain Monsieur.

Antoinette dégageait un véritable magnétisme sur lui, en s’éloignant, il poussa un soupir douloureux de soulagement en se demandant pourquoi le regard d’un homme se posant sur Antoinette lui faisait-il à chaque fois cet effet-là, pourquoi une boule d’angoisse se nichait-elle au creux de son estomac. Tout en marchant, il essaya de se raisonner en serrant fortement ses poings. Il était bien forcé de reconnaître qu’il avait très peur de la perdre, et qu’il devait apprendre à vivre avec cette hantise au ventre.

-Tout va bien Henri ? Je te sens crispé.

– Ne t’inquiète pas chérie, tout va bien, juste un peu de fatigue.

-Je trouve que cet homme est charmant

Henri se contenta de hocher la tête en signe d’acquiescement, en serrant très fort les dents, ce qui lui provoqua une douleur très vive dans la mâchoire. Pourquoi avait-il si peu confiance en lui surtout qu’Antoinette avait toujours été d’une conduite irréprochable, et que sa jalousie n’avait aucun sens, dans le grand monde on ne mélangeait pas les torchons avec les serviettes. Cherchant à apaiser sa tension il inspira profondément.

Le cœur d’Antoinette battait très fort dans sa poitrine, elle avait du mal à retenir ses émotions, sa respiration était forte et les larmes de bonheur qui s’échappaient de ses yeux d’un bleu limpide, perlaient sur son visage fin.

Firmin, qui avait remis entre temps sa casquette en velours défraîchi, tendit le jeu de clé à Henri et en profita pour engager un semblant de conversation,

-Le travail de Monsieur l’oblige à s’absenter souvent.

Henri esquissa un sourire. Ils examinèrent la vieille maison qui était meublée simplement, la décoration était vieillotte et la penture jaunie laissait apparaître les empreintes de cadres, l’emplacement des trous dans les murs étaient d’anciens témoins d’objets accrochés à la hâte et sans goût, une odeur de renfermé se dégageait du lieu et à en voir la pellicule de poussière sur les meubles, le ménage n’avait visiblement pas été fait depuis longtemps, mais peu importe, ils étaient trop fatigué, Antoinette avait quelques jours devant elle pour remettre de l’ordre. Aujourd’hui elle n’avait qu’une envie c’était de s’allonger et de fermer les yeux pour savourer ce qu’elle avait chèrement attendu. (à suivre)

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Mardi, comme Henri nous risquons fortement de nous laisser assaillir par une colère.

Mercredi, le calme étant revenu, penchons-nous maintenant sur notre part de responsabilité dans nos échanges.

Jeudi, préparons-nous aujourd’hui à l’imprévisible, eh oui ! La vie à sa part de mystère.

Vendredi, profitons de quelques heures très agréables passées en bonne compagnie.

Samedi, ne gâchons pas ce début de week-end par une peur peut-être infondée.

Dimanche, c’est le jour du Seigneur mais aussi le jour du partage.

Lundi, nous débuterons l’ouverture de cette nouvelle semaine avec un désir de nouveauté.

Bonne semaine. Monique b.

2 commentaires

  1. Marco dit :

    Bonsoir Monique,

    Et faisant suite à mon appel de cet après-midi, j’ai bien relu La Lunaison décrite le 05 Octobre … en effet, très juste, comme tu me l’expliquait tout à l’heure… et cela concernant le Mois d’Octobre, c’est vrai de le rappeler !

    Merci encore pour tes quelques mots plein de réconforts, de soutien et de bonne analyse par rapport à cet harcèlement moral continuel qui, il est vrai, je ne supporte plus.

    D’ailleurs que l’on ne doit jamais s’habituer à ce genre de comportement, sinon cela serai le cautionné et se soumettre à l’autre et lui permettre de venir à ses fins …
    si vraiment elle s’en rendait compte ? … là ! c’est un sujet sans fin.

    Se maitrisé, se raisonné, ne pas prendre à cœur ces agressions, surtout lorsque l’on a pas le choix étant en face ou en discutions …

    De là ! …

    Écouté ! … oui, comme tu me l’a conseillé, mais essayer de ne plus le prendre pour soi … ces mots, ces allusions, ces déstabilisations …

    Se préservé ! … s’occuper de soi, désamorcé ces tensions, ce chagrin, la douleur de subir cette problématique morale qui n’est pas mienne,

    Où il est d’ailleurs impossible de le résoudre seul car ce n’est pas notre rôle dans ce cas là mais plus du domaine de professionnel,

    Faudrait-il que l’intéressé accepte d’abord cette aide, sinon …

    C’est peine perdu …

    Je comprend encore mieux cette expression par ces situations …
    car cela épuise et fait beaucoup de peine.

    Gros bisoux aussi Monique, merci encore de ton aide et à bientôt.

    Marco.

  2. Jacques dit :

    Qu’il est beau ce couple…..
    Quelle tendresse d’Henri pour sa femme……
    Cette peur de perdre l’amour de l’autre…..comme je la connais bien……
    Toujours ce besoin d ‘etre rassuré…..

    Bisous chère Monique……

    Prends soin de toi…….

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